L’avenir est rose au club de golf Miner à Granby
Son avenir était source de division à la table du conseil municipal de Granby en 2015. La situation s’est toutefois améliorée pour le club de golf Miner au cours des dernières années, selon le directeur général de l’endroit, Daniel Bernard.
« Le portrait a beaucoup changé. On travaille fort pour qu’on soit vraiment autonome », affirme-t-il à La Voix de l’Est.
Selon M. Bernard, le nombre de membres a pratiquement doublé depuis 2015. Alors que 211 abonnements étaient comptabilisés à l’époque, ce nombre devrait surpasser 400 cette année, dit-il.
« Et il y a encore de nouveaux abonnements qui rentrent. On dirait que les gens découvrent qu’il y a un golf en plein centre-ville. Dans le passé, les gens pensaient que c’était un club privé. Ça fait des années qu’on essaie de revirer ça de bord pour leur dire qu’il appartient à la Ville depuis 2007. Et on récolte ce qu’on a semé », dit Daniel Bernard.
Selon le DG, si quelque 20 000 rondes de golf ont été complétées en 2015, ce chiffre a atteint 30 000 l’été dernier. Depuis 2016, un programme d’initiation au golf est aussi offert à la clientèle scolaire. « Il y a au-dessus de 700 jeunes qui passent ici en avril et en mai. Ce sont un peu des ambassadeurs pour nous parce qu’ils parlent du golf Miner quand ils retournent chez eux. Ils viennent entre autres des écoles Haute-Ville, l’Envolée et Sainte-Famille », dit-il.
Autre donnée qui réjouit Daniel Bernard : le club comptait seulement 12 membres âgés de 40 ans et moins il y a trois ans. Il y en a désormais 60. « C’est une belle progression de ce côté-là aussi », dit cet ex-directeur de fabrication chez IBM à la retraite et passionné de golf.
Protocole d’entente
En 2015, l’octroi d’une subvention annuelle de 75 000 $ pour les années 2015 à 2019 n’avait toutefois pas fait l’unanimité à la table du conseil municipal. Une subvention additionnelle de 50 000 $ avait aussi été réclamée pour relocaliser le trou qui longeait la rue Mountain. Trois conseillers municipaux s’y étaient opposés, dont Robert Riel, qui avait déclaré sans détour qu’il valait mieux, selon lui, « tirer la plogue ».
Alors qu’une nouvelle entente de gestion devrait être soumise aux élus à l’automne, M. Riel dit continuer à avoir de sérieuses réserves, même si la situation du golf s’est améliorée. « Ce n’est pas une activité que la Ville se doit d’offrir aux citoyens », dit-il, estimant que cela a pour effet de concurrencer des entreprises privées granbyennes comme le golf Les Cèdres et Intergolf.
Le conseiller municipal Jocelyn Dupuis affirme toutefois avoir changé d’avis. « Avant que le protocole soit mis en place, le golf ne nageait pas dans un bonheur financier. Et ça m’accrochait beaucoup. Mais il faut rendre à César ce qui revient à César. Il y a eu une nette amélioration. Les administrateurs ont pris d’excellentes initiatives dans leur gestion. Ça fait en sorte que le golf est aujourd’hui en meilleure santé financière. Je pense qu’ils sont dans la bonne voie », affirme-t-il.
« Si le golf n’est pas déficitaire et que tout va bien, je n’ai rien contre », renchérit pour sa part Éric Duchesneau.
À l’étude
Le conseiller municipal responsable des dossiers sportifs, Stéphane Giard, estime que le club n’a « jamais été en aussi bonne santé » au cours des dernières années.
« Ça reste des conditions fragiles parce qu’on est toujours à la merci de Dame Nature. Mais je pense que les travaux qui ont été faits dans les dernières années ont amélioré la qualité du terrain », dit-il.
Ce dernier estime que les efforts des administrateurs ont permis de « redresser la barque ». Selon lui, le seuil de rentabilité est atteint. « On demandait une équité au niveau des opérations pour qu’il (le golf) soit capable de s’autofinancer pratiquement », dit Stéphane Giard.
Ce dernier affirme que le comité sports déposera une recommandation aux élus à l’automne pour prévoir le prochain protocole de gestion. Le montant de la subvention annuelle pourrait être revu à la baisse, confirme-t-il. « On va analyser le dossier, mais je ne m’attends pas que ça soit de la même envergure », dit-il, tout en soulignant que l’infrastructure demeure à la Ville, au même titre que d’autres installations.
Même son de cloche de la part du directeur du service de la coordination du loisir, des arts, de la culture et de la vie communautaire à la Ville, Patrice Faucher.
« Le besoin ne sera pas de cet ordre-là, c’est certain. Il restera à voir du côté de la Ville comment le golf va opérer et le soutien qu’elle va lui offrir pour assurer sa pérennité. On va aussi voir à l’automne si les résultats de cette année confirment l’erre d’aller. On pense que oui avec le membership qu’on a jusqu’à maintenant. Mais l’activité demeure tributaire de la météo », fait-il valoir.
Selon Patrice Faucher, la récente assemblée générale annuelle du golf a permis de constater que les membres du conseil d’administration ainsi que les membres sont bien présents.
« Il y a aussi une belle implication de bénévoles et de commanditaires au sein du club. L’organisation a répondu aux attentes que le conseil municipal avait au moment où l’entente a été faite il y a cinq ans », affirme-t-il.
SOURCE : Marie France Létourneau – La Voix de l’Est et l’ARGCE